ActualitésSchéma directeur : pourquoi les agropellets ?

publié le 30/07/20
Le Grenelle Environnement, qui s’est déroulé en septembre et décembre 2007, a fixé des objectifs ambitieux en matière énergétique qui ont incité les collectivités locales à s’adapter à ce nouvel environnement. Dans ce contexte et en anticipation de la loi du 17 aout 2015 sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), GENERIA (alors encore dénommé SICUDEF à l’époque) a décidé de lancer une étude pour la réalisation d’un schéma directeur des réseaux de chaleur et de froid sur son périmètre élargi par délibération en date du 22 juin 2015.

 

Quelles obligations de la LTECV ?

La LTECV a imposé aux collectivités chargées d’un service de distribution de chaleur ou de froid en service au 1er janvier 2009 de réaliser un schéma directeur de leur réseau avant le 31 décembre 2018. Cette loi apporte un cadre juridique précis pour les réseaux de chaleur et de froid, en rappelant leur rôle important dans l’efficacité énergétique et la distribution des énergies renouvelables et de récupération.

Elle fixe notamment un objectif ambitieux à l’horizon 2030 de multiplier par 5 la quantité de chaleur et de froid renouvelable et de récupération livrée par les réseaux, complété par un objectif de baisse globale de la consommation d’énergie finale en France de 20% par rapport à 2012, et de 50% en 2050.

 

Pourquoi un schéma directeur ?

L’objectif d’un schéma directeur est de réaliser un exercice prospectif sur le devenir de son réseau à l’horizon 2030 et de fournir différents scénarios pour décider d’une programmation de travaux à entreprendre durant cette période (intégration d’EnR&R, réduction des émissions de GES, pérennisation économique du réseau).

Le schéma directeur de GENERIA a permis l’étude des évolutions possibles du réseau de distribution et des opportunités d’intégration d’énergies renouvelables et/ou d’interconnexion/de mutualisation avec les divers réseaux environnants afin d’envisager l’optimisation des moyens de production, la réduction des nuisances en limitant le nombre de chaufferies, et l’augmentation de la part des énergies renouvelables et de récupération afin d’envisager à terme le classement du réseau.

A cet effet, GENERIA a considéré comme essentiel de continuer l’opération de verdissement du réseau de chaleur qui a débuté par la mise en place du Groupe Frigorifique et de Valorisation Thermique (GFVT) en 2014 ayant permis de dépasser le seuil des 20% d’EnR&R fixés par le Plan Energie Climat.

Ce schéma directeur a étudié ainsi 3 types d’énergies différents (les énergies fatales, la géothermie et la biomasse) qui permettraient de fournir un complément d’EnR&R au réseau de chaleur Enertherm pour atteindre l’objectif des 50% d’EnR&R en 2030.*

*L’atteinte d’un minimum de 50% d’énergies renouvelables étant nécessaire afin de bénéficier de la TVA à taux réduit sur l’ensemble de la tarification d’une part, et de bénéficier de subventions d’autre part, l’étude s’est axée, par sécurité, sur un objectif de 60% d’énergies renouvelables et de récupération.

 

Energies fatales, géothermie ou biomasse ?

Les énergies fatales, la géothermie et la biomasse ont été étudiées dans cet ordre de priorité, et deux spécificités du réseau de chaleur Enertherm ont dû être prises en compte et ont permis d’écarter les énergies fatales et la géothermie pour le verdissement du réseau :

 

 

*Le coût total des investissements nécessaires au passage du réseau en basse température serait de l’ordre de 15 millions d’euros et le temps de retour sur investissement serait de 24 ans compte tenu des économies annuelles générées sur l’exploitation du réseau.

Les énergies fatales

Parmi les énergies fatales, on compte notamment les Unités d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM), la récupération sur data center, sur eaux usées, sur les réseaux de froid ou encore sur le tunnel de liaison… Autant de solutions qui n’étaient pas adaptées au réseau de chaleur Enertherm. Les énergies fatales ont donc été écartées.

La géothermie

Deux types de géothermie ont été étudiés : la géothermie basse énergie et la géothermie moyenne énergie (dogger). Cependant, aucune d’elle n’était adaptée au contexte particulier de La Défense et du réseau Enertherm. Les énergies fatales et la géothermie ont donc été écartées pour le verdissement du réseau, car non adaptées à celui-ci, et les conclusions de l’étude ont alors permis de retenir le projet biomasse.

 

 

La biomasse

Différents types de biomasse ont été étudiés, mais tous n’étaient pas adaptés au réseau de chaleur Enertherm : le miscanthus, les plaquettes forestières et la biomasse liquide ont été écartés.

Cependant, les agropellets, malgré un coût élevé, ont été retenus.

 

 

Après les conclusions de ce schéma directeur, et trois ans après la réalisation de celui-ci et de nombreuses recherches dans le cadre du verdissement du plus grand réseau de chaleur du secteur de La Défense, Enertherm a déposé une demande d’autorisation d’exploitation afin d’utiliser l’agropellet comme matière première de production de chaleur de La Défense.

Le 23 juin 2020, la DRIEE a jugé recevable le dossier de demande d’autorisation d’exploiter d’Enertherm et les travaux pourront donc bientôt démarrer pour la construction de la centrale biomasse agropellets.

En attendant, restez informés de l ‘avancée du projet de verdissement et consultez notre schéma directeur ici.

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